Mon enfant, tu seras grand et fort – Le coin du cerveau

« Mais non, tu ne t’es pas fait mal … », et en version plus développée « Allez relève toi vite, ça va passer ! » suivie de très près par « Mais tu ne vas pas pleurer pour ça, quand même », talonnée par « Oh lalala tu n’es pas belle quand tu pleures ! », bientôt rattrapée par « Mais qu’est-ce que c’est que ces larmes de crocodile ? »… et voilà une bien jolie course contre les émotions qui vient de se terminer sous nos yeux !

Victoire ! Faites sonner les clairons ! Vous avez gagné ! Votre chérubin se relève, renifle, jette un regard triste autour de lui, se frotte l’endroit endolori, renifle à nouveau et repart, … votre honneur, ou votre tranquillité sont saufs, vous êtes remarquable, votre héritier est courageux et ne fait pas d’histoire pour « Rien ».
Vous avez réussi ce que vous espérez tant pour vos petits… ils seront forts, assurés, confiants dans leurs capacités et dans la vie qui s’ouvre devant eux !
Vraiment ?

Allez, on essaie autre chose, on rembobine la course et on recommence au moment de la chute.

Votre enfant tombe, il se fait mal au corps un peu, beaucoup, c’est grave, c’est superficiel… les situations sont tellement variées. N’empêche que, quelque soit la gravité, son corps lui envoie des signaux de douleur et d’adrénaline… Parfois aussi, il se fait mal au cœur, aux sentiments, aux émotions, à son identité en construction, à son image… et là aussi, personne ne peut évaluer l’intensité de sa peine, PERSONNE, même pas vous, sa maman chérie… Tout son être se retrouve inondé d’adrénaline, de peur. Et là, son cerveau reptilien, le plus instinctif, chargé de ses besoins vitaux, prend le contrôle de son organisme et déconnecte tous les autres circuits de la réflexion.

ATTENTION, ATTENTION, DANGER MAXIMUM, REACTION IMMEDIATE ATTENDUE…

Dans ce cas, son cerveau dispose instinctivement de 3 réactions difficilement contrôlables : l’immobilisme, la fuite ou l’affrontement. Et votre petit va tester les trois en fonction des circonstances : il reste par terre à pleurer de plus en plus fort pour que vous vous occupiez de sa peine, ou encore il part dans sa chambre en priant le ciel que personne n’ait vu comme il a mal, ou il se met dans une colère noire en tapant sur les premiers objets à sa portée…
Et vous voila, avec votre raison et vos explications sensées, votre distance, votre « professionnalisme » de maman. Et c’est là que le bât blesse ! En effet, aucun de vos arguments ne pourra atteindre le cerveau reptilien de votre enfant ! Il ne comprend rien à cela (son cerveau reptilien, pas votre enfant, bien sur !). En fait, il vous arrive la même inondation d’adrénaline à vous aussi ! Sauf que vous, vous êtes adulte et maman… et donc responsable, bien sur ! Vous agissez, pour faire baisser votre taux d’adrénaline, par la raison… et vous imaginez que ça va marcher comme ça chez votre enfant ! Et bien, pas du tout ! Même s’il se calme, il en garde une leçon lourde pour la suite de sa vie d’humain parmi les humains.

Vous vouliez aider votre enfant à devenir fort, assuré, confiant dans ses capacités et dans la vie qui s’ouvre devant lui ? C’était bien ça votre objectif ?

Il se peut plutôt que vos « encouragements » l’encourage à se couper de ses ressentis ! En lui disant ce qui fait mal et ce qui ne fait pas mal, ce qui va passer et ce qui ne va passer, quand il doit pleurer et quand il ne doit pas pleurer, qui doit pleurer et qui ne doit pas pleurer, pourquoi il doit pleurer et pourquoi il ne doit pas pleurer, ce qui a de la valeur et ce qui n’est RIEN… il va apprendre à écouter les autres, les adultes, les autorités qui mettront des mots sur ce qu’il ressent ! Et pour vous faire plaisir, il va écouter ce qui se dit à l’extérieur de lui… !

Quel dommage de ne pas profiter de ces temps de découverte de votre petit avec lui-même pour lui donner des outils pour mieux se connaitre : « Tu as mal comment ? », « Raconte-moi ce qui t’est arrivé ! », « Viens dans mes bras reprendre souffle ! », « Est-ce que tu as eu très peur ? », « Tu pensais que tu pouvais y arriver ? », « Qu’est-ce qui te ferait du bien pour aller mieux ? ». Et là, comme moyen magique connu depuis la nuit des temps des humains vous pouvez lui raconter toutes les histoires de tous les livres du monde. Les histoires servent à ça, à mieux comprendre les émotions qui se jouent à l’intérieur de soi : la peur du Petit Poucet, la tristesse de Bambi, l’injustice de Cendrillon, la colère de Cruella…

INSTANTS MAGIQUES : Vous lisez, vous vous écoutez, vous partagez vos émotions et là, vous aidez votre enfant à devenir fort, assuré, confiant dans ses capacités et dans la vie qui s’ouvre devant lui !

La morale ? Le plus souvent possible, prenez la chance de ces instants de lecture et de ces partages d’humanité et d’émotions avec vos enfants, c’est une de vos plus MAJESTUEUSES actions de maman (et de papa, bien sur !)… et n’oubliez pas de leur demander comment ils ont mal, ni comment ils sont heureux. Ne le décrétez plus pour eux !!!

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